samedi 12 décembre 2009

L’Argentine à l’heure de la justice pour les victimes de la dictature


Vendredi s'est ouvert à Buenos Aires le procès de 19 ex-militaires et membres des forces de sécurité, durant la dernière dictature militaire (1976-1983), pour crimes de lèse humanité.
Au même moment, à Córdoba, Luciano Benjamín Menéndez, chef de la répression dans la province entre 1975 et 1979, était condamné à la prison à perpétuité lors de son 3ème procès.
Vingt-six ans après le procès de la junte militaire, l'Argentine rouvre ses plaies, pour enfin rendre justice à ses victimes et disparus, dans des procès historiques et attendus.


Ouverture du procès des bourreaux de l'ESMA à Buenos Aires
Le Tribunal Fédéral n°5 de Buenos Aires, était pris d’assaut, ce vendredi matin, pour l’ouverture du premier grand procès de l’ESMA, l’Escuela Superior de Mécanica de la Armada.
L’ESMA fut le principal centre de détention clandestin, durant la dernière dictature, 5. 000 personnes y ont été emprisonnées, torturées et exécutées avant de disparaître dans « los vuelos de la muerte ». Seulement une centaine de détenus a survécue à l’horreur, certains témoigneront durant le procès.
Les familles des victimes et les associations de défense des Droits de l’Homme, s’étaient déplacées pour assister au jugement d’Alfredo Astiz (le tristement célèbre « ángel rubio de la muerte»), de Ricardo Cavallo et d’autres ex-militaires, policiers ou membres des forces de sécurité liés aux activités funestes de l’ESMA .
Ils sont jugés pour trois crimes de lèse humanité, la séquestration, la torture, et la disparition de 85 personnes, parmis lesquelles les fondatrices du mouvement des Madres de Plaza de Mayo : Mary Bianco, Esther de Careaga et Azucena Villaflor ; les religieuses françaises : Alice Domon et Leonie Duquet ; et le journaliste opposant au régime Rodolfo Walsh.
Le procureur ainsi que le Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, Luís Alem, ont requis la prison à perpétuité pour les accusés. Ces derniers sont arrivés devant le tribunal, entourés de leurs proches, sereins et provocateurs, en affirmant qu’ils ne peuvent être condamnés pour avoir obéi aux ordres et protégé le pays du terrorisme.

Condamnation de Luciano Benjamín Menéndez à Córdoba
L’ex-général Luciano Benjamín Menéndez a été condamné hier, par le Tribunal Fédéral de Córdoba, à une peine de prison à vie pour les crimes de privation illégitime de liberté, tortures et homicides.
Cette sentence est l’aboutissement d’une procédure entamée dans les années 1980, à l’encontre des membres du département d’information de la police de Córdoba, autre centre de détention clandestin. Elle avait été stoppée par la promulgation des lois d’amnistie de Punto Final et d’Obediencia debida, en 1986 et 1987.
Celles-ci ont été déclarées inconstitutionnelles par la Cour Fédérale en Juin 2005, permettant la reprise du procès, et aujourd’hui, de rendre enfin justice aux victimes du régime militaire et à leurs familles.

Ces procès historiques au-delà de l’exercice de la justice, représentent la fin de l’impunité pour les membres de la dernière dictature. Ils permettent la rupture de la loi du silence qui pèse sur le pays depuis de nombreuses années, et constituent une étape importante pour une réconciliation nationale qui reste difficile.

Liens:
http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-136881-2009-12-12.html
http://www.elpais.com/articulo/internacional/Argentina/juzga/horror/Escuela/Armada/elpepuint/20091212elpepiint_3/Tes

Pauline

samedi 5 décembre 2009

Víctor Jara reçoit l'adieu du peuple chilien




Poète et musicien populaire, militante du parti communiste et engagé dans le gouvernement de l'Unité Populaire du président Salvador Allende, Víctor Jara fut arrêté par les militaires après le coup d'État de Augusto Pinochet. Enlevé au Stade National, il a été torturé, humilié, et finalement assassiné en septembre 1973. En pleine dictature, son épouse Joan Turner a dû faire l'enterrement, dans un cimetière de Santiago, en tout secret en raison de la ménace de la répression. Un seul ami était présent.

Passés 36 ans de sa mort, les pompes funèbres et des hommages lui sont rendues. Artistes et ouvriers, paysans et étudiants, personnalités politiques comme la présidente Michelle Bachelet se furent présents. Musiciens populaires chantaient « Charagua » et « El Aparecido » pendant que les gens passaient par le cercueil pour faire son adieu: « Este funeral no es un funeral normal, sí es un acto de amor y duelo por todos nuestros muertos, y también la celebración de la vida de Víctor y de todos ellos. Se ha demostrado que Víctor vive en el corazón de su pueblo. Víctor está por aquí, con nosotros. Sus canciones ahora están cantadas por tantos jóvenes, tantos músicos. Víctor sigue aquí viviendo y luchando con nosotros para un mundo mejor » a prononcé son épouse.

La souffrance est devenu l'espoir. La mort a donné lieu au mythe. Un rituel que symbolise la mémoire de tous et toutes les disparus, chiliens et latino américains: échos du cri « Nunca más » de ces qui attendent encore pour la voix de la justice.


vendredi 4 décembre 2009

Victoire de la gauche en Uruguay

José Mujica a été élu dimanche 29 novembre 2009 Président de la République Orientale de l'Uruguay. Avec l'économiste Danilo Astori comme candidat à la vice-présidence, l'ex-guérillero tupamaro a remporté près de 53% des votes, devançant de presque 10 points son adversaire et ex-président Luis Alberto Lacalle (42,92%)


[données officielles publiées dans le quotidien La Repulica, édition du 30/11/2009 après le dépouillement de 96,27% des votes]. Le soutien du Parti Colorado (arrivé en troisième place lors du premier tour) n'a pas suffi au Parti National et depuis le jeudi 26 novembre l'avantage du Frente Amplio était souligné par les différents instituts de sondages. ceux-ci attribuaient entre 50 et 51% des votes à Mujica, contre une projection entre 41% et 45% pour Lacalle.