lundi 30 mars 2009

Equateur : Correa face à une réélection assurée mais agitée

Trois ans d'Etat de grâce pour Correa

Le 26 avril prochain se tiendront en Equateur des élections cruciales pour l'avenir du pays. Il s'agira ce jour là d'élire les plus hautes autorités politiques du pays: les maires, les députés et le Président de la République. Ces élections avancées ont été souhaitées par l'actuel président équatorien, le polémique Rafael Correa, qui espère surfer sur une vague de popularité impressionnante tant par son ampleur que par sa longévité. En effet, après plus de deux ans d'exercice du pouvoir et trois plébiscites nationaux1, l'actuel résident du palais de Carondelet compte avec 70% d'opinions favorables et semble certain d'être réélu2. L'enjeu est davantage de savoir s'il sera réélu dés le premier tour à la majorité absolue ou si il sera mis en ballotage par une opposition qui parait aujourd'hui impuissante.

La semaine dernière lors du lancement de la campagne du Mouvement de Rafael Correa, Alianza Pais, à Quito, ses partisans scandaient: «Un solo turno! Un solo turno!» (un seul tour ! Un seul tour !). Néanmoins, la tension monte à l'approche du scrutin et les sujets de polémiques se multiplient.



Un Président populaire mais polémique


Rafael Correa est quotidiennement critiqué dans la presse pour les propos lapidaires et insultants qu'il tient à l'égard de l'opposition « médiocre » , des médias « corrompus » ou des élites économiques «pourries», qu'il vilipende chaque semaine dans son programme télévisé «Cadena Radial». Ce programme est l'équivalent équatorien du programme télé d’Hugo Chavez au Venezuela qui s'offre chaque semaine une tribune politique sur la chaine publique dans son programme « Alo Presidente ». Les liens qui unissent Correa à Chavez sont aussi l'objet de nombreuses suspicions. Il y a deux jours, le journal El Comercio consacrait une page entière à l'un des plus fidèles et « mystérieux » conseillers de Correa: le vénézuélien Jaime Sanchez, connu pour être un proche de Chavez.

On accuse en outre l'actuel président de personnaliser la pratique du pouvoir et de représenter un danger pour la démocratie. Le premier mandataire équatorien s'est permis de critiquer durement des décisions de justices, remettant ainsi en cause l'indépendance de cette institution. A ce titre, la possibilité offerte par la nouvelle constitution de réélire le Président de la République à réveillé le spectre de l'autoritarisme au sein d'une démocratie encore fragile qui a connu son dernier coup d'Etat militaire il y a à peine six ans.

Cette crainte n’anime pas uniquement les milieux de droite ou les élites économiques mais aussi les mouvements écologistes et les ONG. Il y a un mois, le gouvernement de Correa à retiré la personnalité juridique a l’ONG équatorienne Accion Ecologica au motif que celle-ci était officiellement recensée comme ONG de santé alors qu’elle travaille dans le domaine de l’environnement. Alors que le gouvernement n’a de cesse de répéter que cette mesure est une simple application d’une règle administrative, les milieux écologistes y voient une sanction autoritaire contre une organisation qui avait sévèrement critiquée la politique « extractiviste » de Correa3.



Le « Chauvingate »


Une nouvelle polémique susceptible d'affaiblir le pouvoir en place a éclaté le 19 février 2009. Ce jour là, le pouvoir en place a été éclaboussé par un scandale qui liait un fonctionnaire du Ministère de l'Intérieur, le sous secrétaire Ignacio Chauvín, à la guérilla des FARC. En effet, cet ex-fonctionnaire – il a démissionné depuis – reconnaît avoir rencontré à sept reprises Raul Reyes, ex-leader de la guérilla colombienne, et avoir arrangé un rendez vous entre ce dernier et le Ministre de l'Intérieur de l'époque, Gustavo Larrea, qui a lui aussi démissionné depuis. L'affaire a connu un autre rebondissement il y a trois semaines quand le responsable de l'enquête a été retrouvé mort à son domicile... Rafael Correa a autorisé depuis la mise en place d'une commission d'enquête indépendante chargé d'éclaircir « l'affaire Chauvín».

Le spectre d'une « narco-politique » à la colombienne ou à la mexicaine a été immédiatement récupéré par l'opposition, comme en témoigne un slogan de campagne de l'ex-président putschiste Lucio Gutiérrez: « Non à la narco-politique. Non à la narco-campagne 4» . Guttierez a en outre décidé d'intenter un procès contre l'ex Ministre Gustavo Larrea pour se poser en pourfendeur de la corruption devant tous les équatoriens5.


Correa et les Sept nains


Malgré ces accusations, Correa reste très largement favori car ses mesures sont populaires mais aussi parce que l'opposition emploie une stratégie inefficace. En effet, tous les candidats de l'opposition tentent de saper la crédibilité de Correa pour se poser en alternative raisonnable face aux dérives du pouvoir. Cette stratégie est inefficace pour deux raisons. La première est que les candidats de l'opposition ne disposent pas de la crédibilité ou de la popularité nécessaire pour attaquer un Président qui est soutenu par plus de la moitié du pays. En effet, on voit mal comment les critiques formulées par un candidat qui recueille à peine 10% d'opinions favorables (Guttierez ou Noboa) peuvent atteindre un Président si populaire. Il faudrait recentrer la campagne sur le programme des candidats et leurs propositions alternatives. La deuxième raison est que la crise économique, période hautement anxiogène, profite à Correa qui réaffirme le rôle d'un Etat fort et interventionniste, ce qui rassure les électeurs.


Pour ces deux raisons, la campagne présidentielle peut faire penser au conte des frères Grimm avec Correa dans le rôle de Blanche Neige et l'opposition dans le rôle des Sept Nains6.

Le scrutin s'annonce donc comme une formalité pour le jeune et ambitieux président équatorien qui profite d'une vague de popularité sans précédent et se trouve face à une opposition divisée et sans réelles propositions. Cette campagne révèle néanmoins les fragilités du style de gouvernement de Correa, mélange d'audace, de provocations et de populisme ; ce qui à l'avenir pourrait entrainer sa chute s'il n'apprend pas mieux à dominer l'ivresse du pouvoir.

Alexandre Pierrin



1 Vainqueur des élections présidentielles en Novembre 2006, il fait approuver la création d'une Assemblée constituante par référendum en Avril 2007 tandis que son Mouvement obtient 61,5% des voix à l'assemblée en Septembre 2007. Enfin, la nouvelle constitution est approuvée en Septembre 2008 avec 63% des voix.

2 Source: El diario Manabito 11/12/2008

3 Voir l’article sur la “Nouvelle loi minière”:
http://www.hoy.com.ec/noticias-ecuador/congresillo-aprobo-la-nueva-ley-minera-328402.html


4 Source: El Comercio, 03/05/2009

5 Source: El Comercio, 26/03/09

6 On dénombre en effet huit candidats à l'investiture présidentielle

vendredi 27 mars 2009

23 mars 2009 - 130ème commémoration de la Guerre du Pacifique en Bolivie


Lundi dernier, les principales villes de Bolivie « célébrèrent » le Jour de la Mer (el Dia del Mar) avec défilés militaires et discours de commémoration et de revendication à la clé. Evo Morales s’est notamment adressé à la population à La Paz.


23 Mars 1879 : la Bolivie livra sa première bataille contre le Chili, après que celui-ci lui ait déclaré la 14 février 1879. La raison ? La mise en place côté bolivien d’une taxe de 10 centimes sur chaque quintal de salitre extrait par une compagnie britano-chilienne sur son territoire.
La guerre du pacifiq
ue mit en scène le Pérou et la Bolivie, alliés grâce à un traité d’Alliance défensive signé le 5 avril 1873, contre le Chili. Les deux nations furent vaincues et de fait dépossédées de terres. Conséquence : la Bolivie perdit la totalité de son littoral pacifique. De fait, la Bolivie a perdu plus d’un million de km² de superficie au cours de son histoire (soit deux fois la France et plus de la moitié du territoire actuel bolivien) au fil de guerres contre le Brésil (1860, 1867, 1903, 1958), le Chili (guerre du pacifique 1879) ou encore le le Paraguay (Guerre du Chaco en 1935). Par la voie diplomatique, le pays se vit aussi dépossédé de terres au profit du Pérou (1909) et de l’Argentine (1897).

Malgré ces pertes territoriales conséquentes contre tous ses voisins limitrophes, c’est la Guerre du Pacifique qui est aujourd’hui l’objet d’une immense rancœur pour des raisons géopolitiques évidentes. Clairement, la perte de littoral est vue comme une des raisons principales des difficultés économiques du pays.

Depuis 130 ans, la Bolivie n’a cessé de revendiquer un accès à la mer, en vain. Plusieurs fois, les ennemis historiques ont été proches d’une solution (1884, 1889, 1904 – par peur d’une « overdose » de faits historiques, je ne vais pas détailler). Depuis 1962, les relations diplomatiques entre les deux pays sont inexistantes, à l’exception notable d’un interlude dans les années 70 grâce aux affinités idéologiques que partageaient les dictateurs Hugo Bánzer et Augusto Pinochet (un accord de « troc » de terre fut quasiment atteint en 1975 mais échoua à cause du Pérou - depuis 1929 en vertu d’un Traité avec le Chili, le Pérou doit approuver toute cessation de territoire de la zone concernée à un pays tiers).

L’arrivée en 2004 d’Evo Morales à la présidence, coïncidant avec l’accession de Michelle Bachelet au pouvoir au Chili, suscita de grands espoirs du côté Bolivien. De l’avis des experts, jamais les relations entre les deux pays n’avaient été si constructives. Les deux nouveaux chefs d’Etat se mirent d’accord sur l’établissement d’un agenda bilatéral de 12 points où la question du littoral pacifique occupe une place centrale. Sans pour autant rétablir les relations diplomatiques, les chefs d’Etat se rencontrèrent à maintes reprises afin de faire avancer le dossier. Morales misa sur une stratégie inédite : la diplomatie à voies multiplies. A savoir qu’au-delà des pourparlers politiques, les deux peuples devaient eux aussi initier des rapprochements. Se mirent ainsi en place des collaborations de type académique (historiens tentant d’écrire une histoire de la Guerre du Pacifique commune pouvant être enseignée dans les deux pays) ou encore économiques (par le biais d’entrepreneurs). En outre, le droit de l'accès à la mer est décrit comme un droit inaliénable du peuple dans la nouvelle constitution votée en janvier 2009.

L’établissement d’une confiance mutuelle a conduit à certaines avancées non négligeables. Par exemple, depuis le début de cette année, le Chili verse une compensation mensuelle de 500 000 $, reconnaissant le dommage causé suite au détournement du fleuve Silala au XIXème siècle. Autre évènement symbolique et impensable il y a une quinzaine d’année : l’hommage rendu par les forces armées chiliennes au héros national bolivien Eduardo Avaroa le 23 mars 2007.

En dépit de cela, nombre de commentateurs fustigent la mauvaise foi chilienne en affirmant qu’il n’a jamais été question pour eux de restituer un territoire côtier à la Bolivie, malgré la mise en place d’un agenda bilatéral. Evo Morales est lui aussi mis en cause du fait de son « manque de stratégie, de sa « candeur » démesurée, de son manque d’expérience de connaissance du dossier et de professionnalisme » (comme le déclara Javier Murillo, ex ministre des affaires étrangères) vis-à-vis de l’ennemi historique. De fait, l’opposition politique affirme l’inexistence de propositions concrètes de résolution du dossier (nombreuses sont les théories : port sous administration commune, enclave avec ou sans souveraineté, corridor de la frontière bolivienne à la mer, en gardant toujours à l’esprit que l’accord doit être donné par le Chili, la Bolivie, mais aussi le Pérou).

De son côté, le chef de l’Etat, dans son discours à la nation, a mis en avant l’existence de deux verrous dans le dossier. Il a d’une part mis en cause les « ennemis intérieurs » en faisant référence à des propos tenus par l’opposition de Santa Cruz dans un quotidien chilien. Celle-ci affirmait en effet ne pas vouloir que Morales résolve de dossier par peur de la popularité dont il bénéficierait le cas échéant ( !). Même face à un ennemi commun, l’unité nationale n’est pas à l’ordre du jour.
Il a, d’autre part, fustigé la saisine de la Cour Internationale de Justice (CIJ) par le Pérou il y a une dizaine de jour, celui-ci revendiquant … une partie du territoire perdu il y a 130 ans. Les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis. Alan Garcia (président préuvien) a affirmé il y a deux jours que le dossier du littoral bolivien était clos, tandis que Morales lui a répondu hier que sa saisine avait pour objectif de faire oublier son bilan calamiteux tout en ajourant qu'il était ... gros. La CIJ peut éventuellement affirmer que la Bolivie n’a aucun droit lors du verdict rendu, ce qui ferait jurisprudence et anéantirait tout espoir bolivien. Le ministre des affaires étrangères, David Choquehuanca, n’a d’ailleurs pas exclu de saisir lui aussi la CIJ en réaction aux agissements péruviens.

En résumé, depuis 2004, le dossier a clairement avancé, grâce à la mise en place d’un agenda bilatéral. Cependant, les négociations sont apparemment au point mort (fait démenti par Morales). Aujourd’hui, on assiste à une conjoncture de faits défavorables : une grande tension couplée à un manque de stratégie en Bolivie, un affaiblissement du pouvoir chilien (Michelle Bachelet est en fin de mandat, sans réelection possible, et sa popularité dans son pays est médiocre) et un fait récent international qui n’arrange rien (la saisine de la CIJ). Il faudra attendre les prochaines élections chiliennes (décembre 2009) ainsi que le verdict de la CIJ pour un éventuel avancement. Rendez vous donc le 23 mars 2010 pour faire un nouveau point.

Sources : WIkipedia, Los Tiempos (édition du 23, 24 et 25 mars), OH ! (édition du 21 mars, interview avec le diplomate bolivien Fernando Salazar).


mardi 24 mars 2009

Les débuts de la campagne législative en Argentine

La décision de Cristina Kirchner d’avancer la date des élections législatives, initialement prévues en octobre, au mois de juin a fait démarrer la campagne sur les chapeaux de roues.

Le 14 Mars dernier, la présidente Kirchner a fait part de son projet de modification du code électoral afin d’avancer les élections législatives d’octobre à juin. Sa ratification quelques jours plus tard par les députés a créé la surprise et semé le trouble dans la classe politique argentine. Ce prochain scrutin législatif devra renouveler la moitié des 257 députés et le tiers des 72 sénateurs. Cristina a mis en avant sa volonté de raccourcir la campagne électorale afin que le pays puisse faire front face à la crise future plus sereinement. Du côté de l’opposition, on dénonce une mesure de déstabilisation. En effet, dans un premier temps, prise de cours, des divisions sont apparues, notamment quant à la nomination des têtes de liste. Passée la surprise l’opposition s’organise, consciente des possibilités que lui offre le contexte actuel de l’Argentine : Pays dans lequel l’économie montre des signes de faiblesse après six ans de forte croissance continue, ou le mécontentement de la classe moyenne monte, et enfin dont le conflit entre le gouvernement central et le campo rentre dans sa deuxième année, et ne semble pas prêt à se résoudre. Voulant profiter de la morosité ambiante et de la cote de popularité au plus bas de la présidente Kirchner, des négociations sont en cours entre l’Union Civica Radical et la Coalicion Civica (la deuxième et troisième force politique du pays), afin de présenter des candidatures communes dans la Capital Federal, ainsi que dans la Provincia de Buenos Aires. C’est en effet sur le territoire porteno que la bataille s’annonce la plus rude pour le Partido Justicialiste (dirigé par Nestor Kirchner) et ses alliés réunis au sein du Frente por la victoria. Pour conserver la majorité il faudra qu’ils y obtiennent 50% des votes totaux.

( source: infobae)

Sans rentrer dans le dangereux jeu des pronostics (auquel les commentateurs de la vie politique argentine s’adonnent avec passion et sans précautions), la victoire paraît loin d’être assurée. Il paraît probable que ces élections prennent la tournure d’un plébiscite envers la politique du couple présidentiel. C’est d’ailleurs l’influent « piquetero » kirchneriste, Emilio Persico qui s’et jeté à l’eau le premier en annonçant qu’en cas de défaite Cristina Kirchner devrait abandonner son poste. Ce qui est sur, c’est que cette décision à propulser la classe politique dans une ère de contradictions et de confusions plutôt que d’action. La question est maintenant de savoir à qui cela profitera t il en juin ?

Même si tout semble s’être emballé cette dernière semaine, rien est encore joué, puisque le projet de modification du code électoral devra encore être approuvé par un Sénat réticent, ce Jeudi.

Un prochain article plus analytique suivra après le résultat du vote des sénateurs


samedi 21 mars 2009

El Impacto de la Crisis Internacional en la Argentina

Conferencia presentada en la facultad de economía de la Universidad de Buenos Aires
20 de marzo 2009

Andrés Asicin (Profesor de la UBA)

En Estados Unidos se hizo una inversión de liquidez en los mercados, sumada a el déficit publico y al déficit externo. La inyección de moneda y bonus son destinados a los productos financieros, por esto no hay aumento de la circulación monetaria ni de inflación. Para comprenderlo se precisa explicar algunas características del sistema financiero internacional.

El sistema financiero internacional después del abandono de la convertibilidad del dolar en oro en 1971 siegue utilizando la moneda americana como referencia. El crecimiento de los mercados financieros desreglados (como los petrodolares) reforzó la hegemonía financiera de Washington, lo que permite al país imponer una forma de crecimiento económico con déficit publico y déficit exterior financiado pelo mundo. Una de la implicaciones de esta hegemonía es que los Estados Unidos pueden fijar su política de cambio y monetaria sin depender de los flujos de capitales internacionales.

En la periferia hay una preocupación con los flujos de capitales y el déficit del Estado puesto que ellos financian déficits en la balanza de pagos. En la Argentina, se observan los siguientes impactos de la crisis:

  • el corte de crédito externo no es tan grave en un primer momento pues el país venia se auto financiando con los superávits de la balanza comercial;

  • la transmisión se hizo por el derrumbe de precios y volúmenes de las commodities;

  • derrumbe en el ritmo de las inversiones privadas. Los capitales buscan ahora los ciclos internacionales más lucrativos (efectos por ejemplo en la construcción);

  • reducción del gasto publico, frenado para evitar el déficit;

  • necesidad de implementar una política contracíclica de expansión de gastos, pero como hacer lo con la reducción de las entradas y la huida de capitales?

  • hay una reducción del valor de los bonus en el mercado internacional y un aumento de las tasas de interés para el contrato de deudas.

Claudio Katz (profesor de la UBA, EDI Invest, Conicet)

La actual crisis no es una crisis especulatoria o de falta de regulación. Es una crisis bancaria que resulta de la incapacidad de las grandes empresas en pagar sus deudas. Se vive un proceso de sobreacumulación de capitales y de baja de ingresos, pero también de sobreproducción en un mercado con baja capacidad de compra, lo que alimenta una espiral deflacionaria. Ademas, India y China non lograran el desacoplamiento de sus mercados. Los Estados Unidos intentan remanejar su sistema bancario a través la atractividad del dólar.


“la crisis no re resuelve en la reunión del G20, pero en las calles, en el conflicto de fuerzas”


En América latine la situación de los bancos no es tan grave pero hay una mayor expatriación de capitales, lo que nos queda menos recursos para una reactivación de la economía. En la Argentina se vislumbra:


  • en el mejor de los escenarios un crecimiento de solo 1%;

  • necesidad de refinanciar las deudas en condiciones muy desventajosas;

  • arrecadaciones frenadas;

  • deterioro salarial y inflación acumulada;

No estamos en 2001, nuestra crisis no es tan grave pero la crisis exterior es mucho más fuerte. Lo que se esboza es una política keynesiana sin distribución, como en el primer mundo. Nosotros crecemos 5 años sin distribución y ahora se proyecta enfrentar la crisis con desigualdad. El gobierno reduzco impostos para la alta clase media, pero no aumenta salarios. Hay muchas formas de se lograr el reaquecimento del consumo. Hay dos estrategias entre las elites dominantes argentinas:


  • para los grupos concentrados en el agronegocio, la oposición, los medios de comunicación y sectores de la clase media, se tiene que salvar el pais con el modelo agrosojero reduciendo o abandonando las retenciones;

  • para el gobierno aliado a los nuevos industriales, ganadores de los subsidios, se tiene que invertir en un neodesarrollismo, pero con bajos salarios.

Sin embargo,el tema central es: quien va pagar la crisis? Ninguna de esta estrategias sirven, tenemos que buscar una tercera alternativa: defensa del empleo (leyes temporarias que impidan las dimisiones con intervención del Estado – nacionalización – se hay despidos) reduciendo ganancias, garantizar el ingreso mínimo; reforma tributaria para fortalecer la demanda. Precisamos de una industria que no tiene que fabricar automóviles pero si ferrocarriles.


Daniel Heymann (profesor de la UBA - CEPAL)
Estamos viviendo un problema màs grave que los subprimes: es la incompatibilidad entre la capacidad de pago de deudas y las contracciones en la demanda de valor agregado. En los Estados Unidos el gobierno cambia activos para poner dolares à los atores privados. Hay una grand confianza en la capacidad de arrecadación del gobierno y por lo tanto en los recursos del Estado como ultimo bastión.


Como hay una inconsistencia entre el nivel de ingreso de los actores privados (familias y empresas) y sus deudas, la pregunta más importante es: cuantos quebrados hay? Si san pocos, lo sistema pode regenerarse. Pero es posible un cuadro de insolvencia generalizada de actores non financieros. Algunas crisis se resuelven con inyección de liquidez (ejemplo .com), otras con la sustentación de la demanda. Ahora se tiene que lograr el reequilibrio de los ingresos (para cima) o de las obligaciones (para bajo) lo que tiene implicaciones redistributivas.


En Argentina, se esta haciendo caer las inversiones para ajustar la balanza en respuesta a la caída de las exportaciones (esto se observa en la reducción de las importaciones de benes de capital). La cuestión esencial es sustentar el consumo. Pero este ajuste de la inversión puede compensar la balanza de pagos en corto plazo. Pero la salida de capitales es una amenaza, en el caso de que sea muy fuerte, la reducción de la inversión no sera suficiente, afectando así el consumo. La argentina no tiene condiciones de se financiar en el exterior. En fin, el actual conflicto entre el campo y el gobierno tiene costos sociales fuertes: hay una dificultad en crear un sistema que genere ingresos con conflictos y inestabilidad político social. La soja no es meramente rentista.

mardi 17 mars 2009

Une victoire historique au Salvador

Pour la première fois de son histoire depuis la fin de la guerre civile, la gauche vient de remporter les élections présidentielles du Salvador (Amérique Centrale). Depuis la signature des accords de paix en 1992 entre le Front Farabundo Marti de Libération Nationale (FMLN) et les Forces Armées du Salvador (FAS), un seul a parti (d’extrême droite) a en effet occupé le pouvoir exécutif : l’Alliance de Républicaine Nationaliste (ARENA).

Plusieurs choses, brièvement.
Depuis 2000, le FMLN a remporté un certain succès aux élections législatives, jusqu’à être majoritaire en 2003. Jamais cependant, le peuple n’a osé voter lors des présidentielles pour le FMLN. Et ce pour plusieurs raisons. D’une part, le leader du FMLN, Shafik Handal, candidat à la présidence jusque là a été un des acteurs les plus notables de la guerre civile. Extrémiste, staliniste, celui-ci n’inspirait aucune confiance à la population. Sa mort en 2006, a largement débloqué la situation, permettant au FMLN de faire un pas vers le centre, comme on a pu le voir aujourd’hui avec la désignation de son candidat pour les présidentielle de 2009. Le choix de Mauricio Funes (journaliste indépendant non affilié jusque là) comme candidat à la présidence démontre en effet la profonde rénovation idéologique qu’a entrepris le FMLN après la mort de son leader historique (ce qui lui permet aujourd’hui d’être victorieux).

Rares sont les pays encore tant marqués par la Guerre Froide. Il faut dire que les guerres civiles ayant eu lieu dans toutes l’Amérique Centrale (Guatemala, Salvador et Nicaragua, la plus connue) ont été, si l’on peut dire, les dernières guerres liées directement au conflit entre les deux blocs (avec l’Afghanistan). La vie politique salvadorienne est encore aujourd’hui profondément marquée par l’affrontement idéologique issu de la guerre froide. La campagne présidentielle particulièrement violente de cette année l’a encore démontré. La rhétorique d’ARENA notamment fut d’un autre temps, mettant en garde contre le péril rouge, alors que le FMLN affirmait à tout va que le gouvernement allait commettre des fraudes pour empêcher sa victoire.

Une des caractéristiques du sy
stème politique salvadorien est d’ailleurs qu’il est un des plus polarisé au monde. Le FMLN comme ARENA se considèrent respectivement d’extrême droite et d’extrême gauche. Pendant 20 ans, ARENA a ainsi mené une politique ultra sécuritaire de lutte ouverte contre le problème endémique de la délinquance juvénile, couplée à une politique économique néolibérale (avec l’Equateur, le Salvador est d’ailleurs le seul pays d’Amérique Latine à avoir « dollarisé » son économie). Le spécialiste Manuel Alcantara Saez voit d’ailleurs la crise financière comme un des facteurs ayant favorisé la victoire du FMLN.

Dire que le résultat des élections de dimanche dernier est historique n’est pas trop fort. Enfin, la gauche accède au pouvoir après avoir été majoritaire au niveau municipal et au niveau législatif (je le répète, la mort de Handal y est pour beaucoup). En raisonnant selon les termes de la transitologie (courant de la science politique étudiant les transitions démocratiques), on peut aussi affirmer que le Salvador a finalement accompli sa transition vers la démocratie, en vivant aujourd’hui une alternance politique réelle.

Déjà, les observateurs soulignent que la gauche est minoritaire au Congrès (les élections législatives et municipales ont eu lieu en janvier 2009), si tous les partis de droite effectuent une coalition. Il sera donc difficile pour le FMLN de faire passer ses lois. Gageons tout de même que le FMLN entreprendra et réussira des réformes absolument nécessaires pour le pays, notamment en matière de sécurité et de politique fiscale (le Salvador est un des pays ayant le taux d’imposition le plus bas au monde). Dans tous les cas, l’accession de la gauche à la présidence du Salvador est un fait qui marquera à coup sur l’histoire de ce petit pays.

Pour plus d'informations, voir le dossier spécial de l'institut d'Ibéroamérique de l'Université de Salamanque.

mercredi 11 mars 2009

Bolivie : L'agression de Victor Hugo Cardenas, ou le double tranchant du soutien des mouvements sociaux.

Il y a quelques semaines, Evo Morales a donné une conférence à l'IEP de Paris. Il y affirmait notamment que le gouvernement de l'Etat plurinational de Bolivie (la forme longue de dénomination de la Bolivie depuis l'approbation de la nouvelle constitution politique de l'Etat - CPE) était un gouvernement dont la base était les mouvements sociaux indigènes (notamment et surtout les syndicats). Dans sa rhétorique quotidienne envers les Boliviens, Evo Morales appuie d'ailleurs sa légitimité démocratique sur le soutien dont il bénéficie de la part des mouvements indigènes (60 % de la population).


Vivre en Bolivie permet de saisir l'importance de ces mouvements. En plus d'être constamment présents dans la rhétorique présidentielle, plusieurs ministres sont d'origine indigène. Nombreux sont aussi les "bloqueos" (blocus) perpétrés un peu partout dans le pays ("à vue d'oeil", on peut d'ailleu
rs penser qu'il constitue le principal répertoire d'action du peuple bolivien). Arrivé au pouvoir grâce à ces mouvements, Morales, à travers la nouvelle constitution, a consacré leur vitoire politique. Voir cependant les 60 % de population indigène comme un "bloc" est une erreur.

Le 25 janvier 2009, 20 organisations de femmes indigènes ont déclaré que Victor Hugo Cardenas (ex vice premier ministre d'origine indigène du président Gonzalo Sanchez de Lozada, de 1993 à 1997) ainsi que trois autres hommes politiques indigènes étaient des "traitres et des ennemis de leur propre lignée sanguine". De fait, Cardenas s'est vu reprocher sa proximité avec les 4 préfets rebelles autonomistes de la "Media Luna". Comme "sentence", la communauté de "campesinos" indigènes Omasuyos de la ville de Sankajahuira à 80 km de La Paz, a décidé unilatéralement d'exproprier Cardenas et sa famille.

Samedi dernier, un groupe d'Omasuyos a investi la maison de la famille Cardenas au nom de la "Justice Communautaire" instaurée par la nouvelle CPE avec comme objectif de mettre à la rue la famille. Problème, ladite famille a fini à l'hôpital suite aux nombreux coups reçus. Les justifications furent plutôt confuses, la communauté Omasuyo s'appuyant surtout sur le passé politique de l'ex vice président et ses agissements récents pour légitimer ses actions.

Depuis, "le cas Cardenas" s'est vu propulsé à la une des médias boliviens, notamment suite à la réaction du gouvernement. Evo Morales a en effet déclaré que "eso es asuntos ellos (ce sont les affaires de la communauté) y que tenía que resolverse con su comunidad de acuerdo a usos y costumbres"(cela doit être résolu au sein de la communauté, en accord avec leurs us et coutumes), en sous entendant que Cardenas l'avait bien cherché, en s'opposant au gouvernement, soutenu par la communauté. Suite à ces déclarations, l'opposition, l'Eglise et la communauté internationale a exprimé sa vive réprobation (l'ambassade France a eu des mots très durs).

Un député du parti du gouvernement (le MAS, Movimiento al Socialismo) Leandro Chacalluca a affirmé hier qu'il allait présenté dans les prochaines heures un projet de loi pour exproprier Cardenas et faire de sa maison un bien public. Cette déclaration fait écho aux dires du vice président Álvaro García Linera ayant affirmer devoir initier un processus légal aboutissant à l'expropriation.


Cette affaire est très révélatrice de la situation dans laquelle se trouve en ce moment la Bolivie.

Evo Morales veut avant tout rétablir les droits des indigènes, ceux ci ayant été, il est vrai, honteusement bafoués depuis l'indépendance de la Bolivie. Le problème est qu'en se faisant, il encourage la création d'une société à deux vitesses, avec deux types de citoyens (les indigènes et les autres). Car il tente d'autre part de banir toute discrimination en instaurant une sorte de discrimination positive généralisée. En gros, l'assemblée plurinationale (le congrès) doit dorénavant contenir des représentants de toutes les minorités ethniques (aymaras, quechuas, guaranis, noirs, etc.) sans oublier la parité homme femme qui se doit d'être respectée. Les indigènes auront ainsi le droit à deux votes pour chaque scrutin (un général, un pour les représentants inigènes). Un tel fractionnement de la société conduit hélas à une exacerbation des tensions et à un replis communautaire généralisé. Il est certes difficile de demander une unité nationale lorsque l'idéal républicain bolivien n'a jamais vraiment pris en compte l'identité indigène. Cependant, Morales parait faire exactement l'inverse de ce qui a été fait par les créoles, en instaurant une discriminsation pro-indigène.

En outre, avec l'expropriation Cardenas, on observe qu'au sein même des communautés indigènes, il existe des tensions croissantes entre les pro-MAS (très large majorité) et les autres qui est favorisée par le nouveau principe d'autonomie instauré par la CPE.
La nouvelle constitution est censée consacrer l'autonomie des communautés indigènes qui doivent pouvoir se gérer selon leurs propres traditions. Morales veut une autonomie à tous les niveaux - départemental, provincial, municipal, communautaire, et indigène. A terme, le but est de refonder toute la division administrative du territoire en imposant qu'un seul niveau en dessous du gouvernement (et non plus 3 comme aujourd'hui) - les
naciones. Cependant, personne ne sait exactement de quelle autonomie on parle. De leur côté, les préfets (élus) des départements les plus riches du pays militent, eux, pour une émancipation totale du gouvernement, chose que refuse catégoriquement le gouvernement central, sous prétexte de démentellement du territoire et de la patrie.

Malgré son manque de clareté, cette autonomie en tant que principe constitutionnel est cependant aujourd'hui revendiquée par Evo Morales, pour la résolution d'un problème que ce devrait de résoudre la justice bolivienne. Hier, la communauté Omasuyo a déclaré avoir instauré un "état de siège", interdisant à tout ressortissant de la ville de parler avec les mendatés par la justice, (los "fiscales") censés établir les faits, prétextant que la communauté est régie par ses propres lois. C'est hélas l'Etat de droit qui est remis en cause, avec un soutien du pouvoir exécutif.


Revenons à notre propos du départ. Dans sa conférence, Morales affirme être la voix des mouvements sociaux. Clairement, sa légitimité démocratique en dépend. Néanmoins, cette légitimité est à double tranchant. Morales ne peut pas se permettre de désavouer une communauté se revendiquant des principes instaurés par la nouvelle constitution, même si celle ci a mal agi.

C'est précisément un des problèmes majeurs de la Bolivie aujourd'hi. Morales est pris entre deux feux. D'un côté, les départements les plus riches demandent à s'émanciper, de l'autre les mouvements sociaux maintiennent une pression constante pour en faire toujours plus. Ce qui conduit à des dérives telles que celle de l'affaire Cardenas.