lundi 31 mai 2010

Victoire de la droite en Colombie.

Une élection présidentielle serrée en Colombie. C'était le scénario ésquissé par les dernières sondages. Une légère avantage s'annonçait pour Juan Manuel Santos, du Parti Social de l'Unité Nationale, sur Antanas Mockus, du Parti Vert (34% et 32% selon IPSOS Napoleón Franco; 35% et 34% pour l'Institut Datexco). Mais une fois décomptées les urnes une surprise s'est révélée. Santons a remporté plus de 46% alors que Mockus à peine a dépassé le 21%. Les sondages se sont-elles trompées? Les colombiens on décidé leur vote à la dernière minute? Le parti au pouvoir est parvenu à convaincre les sympathisants des verts à changer leur choix? Plusieurs questions qui demandent du recul pour être analysées. Les électeurs sont appelés le 20 juin pour décider le futur président.

Empêché de se représenter pour un troisième mandant, le président. Álvaro Uribe a fait de Juan Manuel Santos son Dauphin. Née dans une riche famille à Bogotá, Santos fait ses études en économie et a occupé le poste de sous-directeur du périodique El Tiempo (le plus important du pays, contrôlé par la famille de l'actuel vice-président Francisco Santos Calderón). À partir des années 90 l'homme politique a occupé plusieurs portefeuilles du gouvernement national (Commerce extérieur en 1991, Finances en 2000). En 2006 il est chargé du Ministère de la Défense, ébranlé par les scandales des exécutions extra-judiciaires commis par l'armée et des faux guérilleros assassinés. Santos est aussi soupçonné de pactiser avec des groupes paramilitaires (une pratique largement connue par la classe politique colombienne). Malgré cela, le candidat de droit a pu remporter la victoire dans la plupart des provinces et grandes villes du pays.

Philosophe et mathématicien, docteur Honoris Causa à l'Université Paris XIII, Antanas Mockus a été élu maire de Bogotá, de 1995 à 1998 et de 2001 à 2004. En ayant élaboré un discours basé dans l'étique et des slogans comme le changement des pistolets par des crayons (moins de violence et plus d'écoles) sa campagne a connu un grand essor. D'ailleurs il a investi dans les réseaux facebook et tuwitter pour s'approcher du public jeune et faire monter sa cote dans les sondages comme une vraie « vague verte ». Toutefois, en dépit du soutien apporté par Lucho Garzón et Enrique Peñalosa, anciens maires de la capitale, il n'a pas remporté la victoire à Bogotá. Finalement, le candidat vert, n'est arrivé en tête que dans la province de Putumayo et parmi les grandes villes à Tujna.

De Surcroît, l'échiquier politique colombien semble avoir changé. Les partis traditionnels que durant plus de cinquante ans avaient partagé le pouvoir ont recueilli ensemble 10% des voix (6,14% pour Noemí Sanín du Parti Conservateur, et 4,37% pour Rafael pardo du Parti Libéral).


Sources:
Courrier international, planète presse.
Courrier international, « Antanas Mockus. Prof et un peu prophète ». Hebdo n°1021, mai 2010.
El País (Espagne), édition du 31/05/2010. « Santos gana con ventaja el primer asalto de las presidenciales colombianas ».
El Tiempo (Colombie), édition du 31/05/2010. « Juan Manuel Santos arrasó en la primera vuelta de las elecciones presidenciales y llamó a la unidad ».
Página/12 (Argentine), édition du 31/05/2010. « Santos ganó, pero irá a ballottage con Mockus ».

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