vendredi 23 avril 2010

L'accord de Cochabamba



A l’initiative du président bolivien Evo Morales, la première Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre Mère s’est tenue cette semaine à Cochabamba. Composée de plus de 20000 représentants de divers pays, cette rencontre se voulait un lieu de rassemblement alternatif aux négociations sur le changement climatique entreprises par l’Organisation des Nations Unies.



Au lendemain de la fin de la Conférence Mondiale des peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre Mère, l’enthousiasme est de mise au sein de la délégation de participants. Si le sommet n’a eu que peu de couverture médiatique - en partie à cause des restrictions de vols dues au nuage de cendres en Europe - il a néanmoins permis d’afficher les ambitions d’une société civile internationale dynamique malgré sa relative exclusion de la conférence de Copenhague.


Les revendications portées par les mouvements sociaux et les organisations environnementales ont abouti sur une série de mesures qui devraient être présentées par Evo Morales et Hugo Chávez lors de la Conférence des Parties sur le Changement Climatique (COP 16) qui aura lieu à Cancún en novembre prochain.

Ainsi, l’accord de Cochabamba propose la création d’un tribunal international de justice climatique et environnementale dépendant du système des Nations Unies et ayant la compétence juridique de sanctionner Etats, multinationales et personnes physiques qui ne respecteraient pas les traités en vigueur. Deuxième proposition intéressante, la tenue d’un référendum mondial sur l’environnement le 22 avril 2011 - date symbolique puisque c’est le « Jour de la Terre » - qui consisterait en cinq questions sur le changement climatique et le système économique actuel.


D’autre part, Evo Morales a manifesté sa volonté de créer une Alliance Mondiale des Peuples de la Terre Mère qui regrouperait réseaux et organisations sociales. Ce rassemblement militerait pour un engagement des pays industrialisés à réduire leurs émissions de 50% par rapport aux niveaux de 1990, sur une augmentation de la température globale limitée à un degré et sur la reconnaissance des droits des réfugiés climatiques. En outre, « l'Accord des Peuples » projette la rédaction d’une Déclaration Universelle des Droits de la Terre Mère dans laquelle seraient notamment garantis les droits à la vie, à l’eau et à l’air pur.


Enfin, si ce sommet avait pour principal objectif de démontrer aux décideurs des pays dits « développés » qu’il ne fallait ni mépriser ni oublier la voix des mouvements sociaux, il a également permis de faire état de l’émergence d’un nouveau paradigme où le peuple devient peu à peu le décideur à part entière dans la lutte contre le changement climatique.


Accord des peuples

http://cmpcc.org/category/acuerdo-de-los-pueblos/


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