dimanche 11 avril 2010

Mémoires de la Dictature Argentine

Après 27 ans du retour à la démocratie, l'Argentine est encore en train d'esquisser les mémoires de la dernière dictature. Le thème est toujours sensible comme démontre les déclarations de l'ex-président Eduardo Duhalde (PJ) pour qui il fallait arrêter les poursuites judiciaires et oublier le passé pour reconstruire la cohésion sociale. Une propose difficile à accepter quand on se rappelle qu'au cours des huit ans du « processus », appellation à laquelle les militaires eux-mêmes se sont octroyée, plus de 30.000 personnes sont portées disparues. Les fractures et blessures restent toujours ouvertes dans la société.


Un reportage paru ce dimanche (11/04) dans le quotidien Página/12 lance un peu de lumière sur l'un des aspectes qui restent toujours ombreux dans cette histoire: le rôle de l'Église catholique. Entre documents et témoignes, le texte signé par le journaliste Horacio Verbitsky décrit la méfiance du haute clergé vis-à-vis aux prêtes qui se maillaient entre les villes populaires et que furent accusés d'être des guérilleros et hérétiques. Au sein de la fièvre anti-communiste, tout ce qui s'approche du peuple est classé subversive et menace le régime.

Bien que la hiérarchie eût connaissance de la réelle activité des prêtes, qui n'avaient aucun rapport aux groupes de résistance armée, elle ne les a pas défendu comme avait été promu, et au contraire, a alimenté les soupçons des militaires. Enfin, mai 1976, les jésuites Francisco Jalics et Orlando Yorio, d'autres quatre catéchistes et deux de leurs époux ont été arrêtes, conduis à l'École de Mécanique Navale (ESMA) et torturés. Depuis cinq mois d'otage les deux jésuites ont été libérés, les autres ont disparu.

En 1995, Jalics a publié une ouvrage, où il raconte son expérience:
“mucha gente que sostenía convicciones políticas de extrema derecha veía con malos ojos nuestra presencia en las villas miseria. Interpretaban el hecho de que viviéramos allí como un apoyo a la guerrilla y se propusieron denunciarnos como terroristas. Nosotros sabíamos de dónde soplaba el viento y quién era responsable por estas calumnias. De modo que fui a hablar con la persona en cuestión y le expliqué que estaba jugando con nuestras vidas. El hombre me prometió que haría saber a los militares que no éramos terroristas. Por declaraciones posteriores de un oficial y treinta documentos a los que pude acceder más tarde pudimos comprobar sin lugar a dudas que este hombre no había cumplido su promesa sino que, por el contrario, había presentado una falsa denuncia ante los militares”. En otra parte del libro agrega que esa persona hizo “creíble la calumnia valiéndose de su autoridad” y “testificó ante los oficiales que nos secuestraron que habíamos trabajado en la escena de la acción terrorista. Poco antes yo le había manifestado a dicha persona que estaba jugando con nuestras vidas. Debió tener conciencia de que nos mandaba a una muerte segura con sus declaraciones”.


La personne en question, était le prête Jorge Bergoglio provincial de la Compagnie de Jésus entre 1973 et 1979 et actuel archevêque de Buenos Aires qui a nie toujours avoir contribué avec les militaires dans cet épisode.



Voir les reportages complètes (en espagnol):
Mentiras y calumnias: http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-143710-2010-04-11.html
Operación cónclave: http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-143711-2010-04-11.html

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