jeudi 2 avril 2009

Des guerres et des poètes

Ce mercredi 1er avril 2009, la réunion de poètes du Tortoni risquait d’être agitée, prise en sandwich entre l’annonce de la mort de Raúl Alfonsín la veille et la commémoration de la Guerre des Malouines le lendemain.
Raúl qui ? Raúl le « Père de la démocratie », comme l’indiquait tous les quotidiens nationaux, Raúl, le premier Président de la Nation argentine élu en 1983 après une dictature militaire de 7 ans.
Les Malouines ? Le 2 avril, les Argentins célèbrent la date anniversaire du début de la guerre des Malouines/Falklands. Une guerre contre le Royaume-Uni qu’ils ont perdue au bout de trois mois, et qui a laissé de profondes traces dans la mémoire collective.
Afin d'éviter tout débordement de ferveur patriotique, le Président de séance du Rincón Lirico a demandé de ne pas aborder les sujets politiques. Bien sûr, les poètes qui ne font que parler que d'amour sont restés indifférents à la sanction. Les poètes révolutionnaires également, même si dans une moindre mesure. Restaient les poètes qui avaient prévu d'en parler. Mais en parler, au Tortoni, c'est un bien grand mot, puisqu'on NE PARLE PAS DE POLITIQUE. Alors ces poètes-ci ont récité leur poème. Et changement de sujet (vite vite). En voilà un :


MALVINAS
En busca de tus hermanas
solitarias en el sur,
al despertar el alba
partiste en son de guerra,
angustía en los corazones
por falta de noticias,
teléfono mudo
por llamada que no llega.
Cartero que pasa sin dejar carta,
desesperación
por saber
en que frente estarás,
pasarás hambre,
tendrás frío,
solo Díos lo sabe.

Te veremos hoy,
quizás mañana,
queremos tu regreso
no una medalla,
tampoco un papel,
su hijo dejó la vida
por la patría.

Una mañana llegó
la triste noticia
en que ya nunca volveras,
pasan los años
y tu cama sigue vacia,
falta tu presencia,
percibimos tus pasos
y tu alegria de vivir.

Tenemos los ojos secos
de llorar tu ausencia,
en que montículo de tierra
descansas eternamente
con tus sueños mi muchacho.

Quisiéramos ser aves
para volar sobre tu tumba,
descargar una cortina de lágrimas
que se transformen en un abrazo
para que no te sientas solo,
porque en esas lágrimas
está nuestro amor,
descansa en paz
hijo mio.
Donato Perrone
dbperrone@hotmail.com



MALOUINES
À la recherche de tes sœurs
solitaires du Sud,
quand se leva l’aube
tu partis sur les sentiers de la guerre,
angoisse dans les cœurs
de ne pas recevoir de nouvelles,
téléphone muet
d’un appel qui n’arrive pas
Facteur qui passe sans laisser de lettre,
désespoir
de savoir
sur quel front tu peux être
de quelle faim tu souffres
si tu as froid,
Dieu seul le sait.

Nous te verrons aujourd’hui,
peut-être demain,
nous voulons ton retour
pas une médaille,
ni un papier,
votre fils est mort
pour la patrie.

Un matin arriva
la triste nouvelle
disant que tu ne reviendras jamais plus
les années passent
et ton lit reste vide
ta présence manque,
nous percevons tes pas
et ta joie de vivre.

Nous avons les yeux secs
de pleurer ton absence,
sur ce monticule de terre
où tu reposes éternellement
avec tes rêves mon garçon.

Nous aimerions être des oiseaux
pour voler sur ta tombe,
faire s’abattre un rideau de pleurs
qui se transformeraient pour te serrer dans leurs bras
pour que tu ne te sentes pas seul,
parce que dans ces larmes
il y a notre amour,
repose en paix
mon fils.


(Traduction Louise Durette)

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